17 janvier 2018 : Akademgorodok, de l’utopie soviétique à la Silicon Taïga

Le 17 janvier, par Michèle Debrenne

A la fin des années 1950, trois académiciens soviétiques ont convaincu Nikita Khrushchev qu’il était indispensable de décompresser les instituts de recherche situés alors exclusivement à Moscou et Léningrad et de développer la science dans le reste du pays, à commencer par la Sibérie.

 

Le 15 mai 1957 le Soviet  Suprême de l’URSS adoptait la décision de construire une Cité des Savants dans la banlieue de Novossibirsk, troisième ville du pays et capitale non officielle de la Sibérie. Une grande aventure humaine commençait.

Nous en parcourrons les étapes, longerons les allées boisées, taquinerons les écureuils et évaluerons les perspectives dans un monde si différent de celui qui a vu son apparition.

 

4 octobre 2017 : Les Bretons dans la construction du métropolitain de Paris

Le 4 octobre par Luc Corlouër

La trace des Bretons à Paris est prouvée dès le Moyen Age, mais c’est avec la Révolution industrielle et l’avènement du chemin de fer que l’immigration commence, dès la moitié du XIXe. Taillable et corvéable à merci, mal payé, on le retrouve fort des halles, manœuvre, chiffonnier, cocher plus rarement ouvrier spécialisé.

En 1898 le « métropolitain urbain Parisien » est déclaré d’utilité publique ; le chantier est confié à Fulgence Bienvenue et les premiers coups de pioches sont portés dès la fin de l’année .pour la ligne 1,-porteMaillot-Vincennes-qui traversera Paris d’ouest en est. Le recrutement se fait surtout r dans les campagnes bretonnes comme l’attestent les registres d’embauche.  Le roman « La Tourmente Kenavo »,base de cette conférence, en décrivant les travaux gigantesques du métro, montre combien était dure la vie des émigrés bretons du début du XXe siècle.

 

On peut se référer au livre de l’intervenant : La tourmente KENAVO – Edition le Cormoran 2007. Prix des Bretons de Paris.

 

29 mars 2017 : Un autre 8 mai 1945

29 mars 2017

par Michel Groulez

La célébration des  dates  remarquables de l’histoire demeure un des grands exercices rassembleurs de la mémoire collective.

Cependant  l’ironie des choses simplement advenues se manifeste parfois par une collision entre deux événements qui le même jour proposent des significations bien différentes, voire contradictoires.

Le 8-mai 1945 en offre un exemple bien amer. Le jour de la victoire sur le nazisme, qui marque en France la fin d’un cauchemar et la restauration des principes de son histoire républicaine, est aussi le jour du déclenchement de terribles massacres dans le Constantinois, particulièrement à Sétif et Guelma.

Ce Huit-mai algérien fait éclater des notes discordantes, témoignage d’une crise  dont  peu de responsables savent alors évaluer les origines et la profondeur,  pas plus qu’ils n’imaginent comment y porter remède, et à propos desquelles l’opinion publique manifeste surtout incompréhension et indifférence. Voilà un point de rupture imprévu, mais non imprévisible, méconnu quelques années encore, et qui a ouvert dans le flanc colonial de la République française une blessure irrémédiable.

Que s’est-il passé ? Comment en est-on arrivé là ? Ce contraste sidérant du Huit-mai 1945 méritait de prendre place dans le cycle que l’Université populaire consacre depuis plusieurs années aux Moments-clé de l’histoire nationale de la France.