9 mars 2016 : La répétition d’un « modèle ferroviaire français » ?

par Georges Ribeill

Historien des chemins de fer, expert-consultant, membre du Comité scientifique de l’association Rails et Histoire, conseil éditorial de la revue trimestrielle Historail.  

D’un siècle à l’autre, railway-mania, TGV-mania… L’ère du TGV ouverte en 1981 marque une rupture forte avec l’héritage technique et matériel légué par la première « révolution ferroviaire » faisant irruption en France sous la Monarchie de Juillet, un siècle et demi plus tôt. Mais cette seconde révolution ferroviaire ne serait-elle pas une sorte de répétition de la première ? Le fruit d’un même modèle génétique national sous-jacent ? A chacune de ces deux révolutions, les responsables ont tenu les mêmes discours utopiques prédisant que le chemin de fer et plus tard  le train à grande vitesse renforceraient la solidarité entre les peuples, qu’il en serait fini avec les frontières européennes…  Un ambitieux plan de lignes à construire a été élaboré  à 150 ans d’écart par une même technocratie jacobine, celle des ingénieurs des ponts et chaussées. D’autres similitudes transparaissent : coût financier  élevé, partage des risques entre acteurs publics et privés, alternance de politiques de relance et de coups de frein. De même, l’excellence  autoproclamée de la technologie ferroviaire française, l’engouement politique pour la grande vitesse sur rail,-  railway-mania comme TGV- mania -, illustrent cette récurrence d’un même modèle ferroviaire sous-jacent qu’on peut opposer à d’autres modèles nationaux voisins .

 

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