23 novembre 2016 : La biodiversité de crises en crises

par Françoise Debrenne

Sauvons la planète ! Ce slogan  décliné en affiches, T-shirts et logos de toute sorte crée une angoisse sans fondement : depuis sa naissance, la Terre a subi un grand nombre de catastrophes qui l’ont modifiée sans la détruire. Elle est actuellement la seule planète connue où la vie s’est développée. Les profonds changements qu’elle a subis au cours des temps ont affecté  le devenir de ses occupants qu’on connait par les archives fossiles. C’est en établissant l’évolution des peuplements passés  par des techniques de traitement des données pointues et récentes que cinq crises majeures de la biodiversité ont été reconnues. Une sixième est en cours depuis la fin du dernier interglaciaire. Aux facteurs responsables des crises passées, s’ajoute l’action de l’Homme qui,  en modifiant l’environnement à son profit, en accélère les processus des changements . Cependant, pour expliquer ce phénomène, mettre en avant un seul facteur, comme actuellement le changement climatique, est une dramatisation qui occulte les véritables problèmes  à savoir le mésusage de la planète et la croyance en sa croissance infinie.  Les crises antérieures n’ont pas été fatales à la biodiversité dans son ensemble ; néanmoins elles ont été dramatiques pour les espèces qui n’y ont pas survécu. Une nouvelle biodiversité émergera de la crise actuelle mais c’est une quasi-certitude, l’homme n’y aura plus sa place. Pour reculer cette échéance inéluctable, il est urgent de ralentir les changements dont nous sommes responsables, non pas pour sauver la planète qui en a vu d’autres, mais « notre » planète, celle dont l’environnement nous permet de vivre.

Le texte de la conférence est accessible ici

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