Manifeste

MANIFESTE POUR UNE UNIVERSITÉ POPULAIRE  (2006):

Qui sommes nous ? des citoyens, dont certains sont des élus, des chercheurs, des travailleurs sociaux, des enseignants, actifs ou retraités, des responsables bénévoles associatifs, tous attachés à l’idée d’une diffusion démocratique de la culture et des savoirs. Nous avons résolu de mettre en commun nos forces pour que soit donné un nouvel élan à ce projet déjà ancien et toujours actuel.

L’Université populaire de Ste Geneviève des Bois se réclame des sources du grand mouvement d’éducation populaire apparu à la fin du XIXe siècle. Elle s’inscrit dans la revitalisation de ce mouvement, perceptible aujourd’hui au sein de nombreuses collectivités, et revendique une participation au développement des formes contemporaines de cette idée généreuse, alors même que, plus que jamais semble-t-il, et contre l’attente des premiers pionniers du progrès social, d’immenses besoins se manifestent et perdurent. L’avènement et les progrès de la démocratie, joints à l’apparition de techniques de communication extraordinairement efficaces, ont bouleversé les problématiques de la culture et de la connaissance. La distorsion entre l’ampleur des idéaux et des possibilités, et la médiocrité des résultats n’en apparaît aujourd’hui que plus frappante.

La question des savoirs, de leur construction, de leur diffusion, de leur appropriation, semble avoir toujours été un enjeu capital des sociétés humaines, pour leur mode de fonctionnement interne aussi bien que pour les formes de relations entretenues avec l’extérieur.

Les institutions traditionnellement dispensatrices de savoir ne remplissent qu’en partie la mission égalitaire et intégratrice qui est la leur. En même temps se posent de façon aiguë de multiples problèmes dans une société minée par le cloisonnement, le repli et l’ignorance. Ainsi se dévoile quotidiennement un terrain imparfaitement occupé qui appelle des initiatives susceptibles d’aller à la rencontre des aspirations, exprimées ou latentes au sein des populations.

L’Université populaire de Ste Geneviève des Bois, dans une visée locale et avec des moyens modestes, se donne une double ambition.

D’abord, et sans doute, se conformer au souci fondateur de toute action éducative en offrant, sans prétendre à un rôle qui n’est pas le sien, des connaissances à tous publics, sous le régime de la gratuité et du libre choix, et dans l’exigence de la qualité.

Mais aussi, promouvoir un véritable travail civique, en recherchant une mise en ordre du torrent, violent et contradictoire, des messages qui submergent la Cité : mettre à la disposition de toutes les catégories de citoyens les outils d’une réflexion critique, susceptible de donner plus de force aux individus et plus de profondeur et de sens à la vie et aux relations collectives.

Notre ville ne manque pas de compétences, qui ne demandent pas mieux que d’être mises solidairement à contribution. A travers une architecture souple de rencontres et ateliers organisés autour de quelques grands pôles d’enseignement, et dans un esprit d’approfondissement que les grands moyens de communication ne respectent qu’imparfaitement, l’Université populaire de Ste Geneviève des Bois se veut une initiative de construction humaniste et fédératrice, selon une perspective d’ouverture intergénérationnelle et interculturelle.

 

Membres honoraires :  Pierre Aïoutz, Hélène Bedu, Santiago Caamano, Nicole Estève, Christian Horsot, André Jacob (+2012), Emmanuel Jacquin, Olivia Jean, Cathy Lejeune, Laurent Nouchi, Giancarlo Santilli (+2009), Nasséra Si Ali, Catherine Simon, Jacques Sztern (+2017), Monique Sztern, Jean-Pierre Warnier, Mohammed Zaoui.